Brassens chante l'érotisme
Les chansons de tonton Georges font intégralement partie du patrimoine français et chacun, aujourd'hui encore, peut s'en délecter. Pourtant Georges Brassens représente tout ce que la France réprouve, voire conspue : l'anarchie, l'érotisme, le libertinage, la fête et les grosses bouffes. Si comme le dit Anne Sylvestre les chansons de Tonton Georges sont ce qu'il y a de mieux, elles ne sont pas, du moins pour la plupart, conforme aux bonnes mœurs. Prenons exemple de la plus paillarde : Mélanie ; personne n'oserait plus écrire de telle chansons aujourd'hui sans encourir la censure ou le lynchage collectif. Les chansons paillardes de Georges sont toutes un exemple d'érotisme : Le gorille – Fernande – le nombril des femmes d'agents – je suis un voyou - le mauvais sujet repenti.
Les chansons de Georges Brassens ne fleurent pas uniquement l'érotisme, elles nous montre que celui-ci va se loger dans chaque instant de la vie la plus simple, et qu'il n'est pas bon de juger son voisin pour des travers à portée de tous. Sa chanson à l'ombre des maris ne met certes pas la majorité de son avis, et pourtant, au travers de cette chanson il met en avant la problématique, que la société se refuse encore à admettre aujourd'hui, celui de la femme adultère mise au banc d'une société sexiste. Brassens ne voit pas l'adultère comme une faute, mais plutôt comme une autre façon plus large d'aimer, il le démontre dans plusieurs de ses chansons telles que : l'orage – histoire de faussaire – lèche-cocu – la fessée – la traîtresse –
Par l'humour il défend la liberté d'une femme qui lorsqu'elle trompe son mari n'est pas l'égale de l'homme qui trompe sa femme. La complainte des filles de joie va plus loin dans la défense des femmes puisque cette chanson a l'audace de défendre une profession fustigée par la société et les bonnes mœurs, mais au-delà de cette entrave à la bienséance, c'est le droit des femmes à choisir qui est mis en cause encore et toujours. Bien d'autres de ses refrains défendent la femme :Quatre vingt quinze pour cent est un autre exemple qui touche à la jouissance de la femme, dont on ne parle que peu ou prou et qui n'est essentielle que pour augmenter le gloriole de l'homme.
La religion est également de la partie puisque Brassens fantasme et extrapole avec coquinerie sur les nonnes comme dans sa chanson : la légende de la nonne – le moyenâgeux – la religieuse- si le bon dieu l'avait voulu.
L'imagination de Georges Brassens n'a d'égale que son don pour la poésie et l'érotisme comme le démontre certaines de ses œuvres sublimes : le fantôme – dans l'eau de la claire fontaine – la maîtresse d'école.
Brassens tient également compte des femmes laides comme le fit Ettore Scola dans son film passion d'amour, en écrivant pour elles les superbes chansons Don juan et la fille à cent sous.
Certaines féministes ont dit de Brassens qu'il était misogyne parce que dans sa chanson la non demande en mariage, il a dit : « et du ménage et de ses soins, je te dispense. » Ce genre de femmes nuisent à la gente féminine et à leur combat à force de lancer des cailloux dans l'eau. Brassens partage cet avis dans ses chansons : Mysoginie à part - les casseuses – la nymphomane – s'faire enculer.
La poésie et le charme des chansons de Georges resteront immortelles, comme l'érotisme restera gravé dans les sens des humains à jamais.