Un bout de sein
- Alexandre Barridon
- 23 juil. 2018
- 3 min de lecture
Un journal électronique annonçait une altercation dans un palace entre un serveur et une maman qui donnait le sein à son enfant : le serveur priait la mère de bien vouloir épargner au public présent la découverte de son sein rond ; la jeune mère indignée s'exclama qu'il n'y avait rien de vulgaire dans le fait de donner à manger à son enfant comme toutes les femmes du monde le faisaient en tous temps. Ce domestique zélé avait-il reçu instructions de son patronat ou agissait-il de son propre chef ? Toujours est-il que parmi ces gens de la haute et bien pensante société, personne n'a pris la défense de cette pauvre femme meurtrie. Féru d'érotisme et défendant à tout prix la beauté du corps, j'ai été choqué lorsque cette « aimable » plate forme qu'est Facebook, une image d'un simple baiser montrant juste deux lèvres qui ne se touchaient même pas me fut refusée sous couvert de caractère sexuel! Comment faire une page sur l'érotisme si un simple baiser est déclaré porno ? Sommes-nous retournés au jansénisme ?
Voici les images qui m'ont été refusées par la prude Facebook :


Déjà que pour la majorité l'érotisme est soit de la pornographie soit du sentimentalisme à l'eau de rose, il ne manquait plus au tableau que les collets montés religieux de tous bords, pour venir censurer plus encore la magnificence de l'amour. Quand on pense que tous ces gens-là le prêchent justement à tous leurs fidèles...
Inutile de rappeler les guerres de religions et les milliers de morts qu'elles ont provoqué ; en contrepartie, des putains de bas quartiers ont filé autrefois la syphilis à quelques uns de leurs clients, aujourd'hui, des clients se font arrêter en Suède, parce qu'ils recherchent dix minutes de plaisir fugace en compagnie d'une fille de joie, c'est bien peu de chose somme toute. Que reproche-t-on au corps ?

Après deux mille ans de soi-disant civilisation, demeure-t-on encore crédules sur la mythologie du jardin d'Eden et sur le pêché originel ? Galilée en son temps fut mis au banc par l'église ; à côté de quelle découverte scientifique allons-nous encore passer à cause de cette éternelle censure morale ? Car ne nous leurrons pas, la morale c'est la régression et la violence. L'homme se déclare un héros pour être allé tuer, des hommes femmes et parfois enfants, à l'autre bout du monde, dans un pays qui ne lui avait rien fait, mais il est conspué lorsqu'il parle de sexualité et de libertinage. Vu dans sa crudité, cela ne vous paraît-il pas totalement absurde ? J'ai souvent entendu dire : « pensez aux enfants qui verront cela » en parlant d'images érotiques ; qui pense aux enfants quand des milliers de gens s'insultent simplement parce qu'ils n'encouragent pas la même équipe de foot , lorsque des soldats partent tuer des inconnus, mettent à sac leur pays au nom de la démocratie, laissant derrière eux le désordre et l'endettement à l'exemple de la Libye, lorsque des fusils sont pointés sur des enfants palestiniens qui se rendent à l'école, pour les fouiller , quand de riches pédophiles circulent librement après avoir violé des fillettes … ? L'humain a-t-il si peur de l'amour ? N'est-il sur terre que pour engendrer l'horreur ? L'amour n'est pas violence, il n'est pas avidité et cupidité, jalousie et possession, l'amour sauvera le monde et c'est sans doute cela que l'homme ne supportera pas.
